Jeanne Tercafs, Tête de jeune Africaine du territoire Mangbétu, dépôt du musée du quai Branly-Jacques Chirac. Ce fascinant visage appartient à la section d'art colonial du musée des Années trente. Photo Vincent Delaveau.
Depuis le début des années 1980, la ville de Boulogne-Billancourt a rassemblé une collection exceptionnelle d’œuvres des années 30. Peintures, sculptures, meubles, céramiques ou objets du quotidien font écho à l’heure de gloire d’une ville alors en pleine métamorphose, riche de ses industries, de ses habitants fortunés et de ses nombreux artistes.
Quelques années avant la Première guerre mondiale, les frivolités art nouveau sont balayées par un retour à une certaine rigueur néoclassique, éprise de tradition. Les formes, équilibrées et élégantes, se nourrissent aussi des influences étrangères, d’un contexte économique et social nouveau et des récents bouleversements artistiques comme le cubisme ou le fauvisme. L’art déco vient de naître. Il se diffuse jusque dans les années 30 dans tous les domaines de la création. C’est ce qu’illustrent les collections du musée.
Le parcours est fluide, lumineux et foisonnant : portraits mondains pleins de morgue, somptueux meubles de Ruhlmann et Leleu, machines à coudre et grille-pain du design industriel, argenterie de Christofle, art colonial, sculptures de Landowski, les dimanches de Boulogne autour de Kahnweiler et Juan Gris, les plaisirs raffinés de la vie au grand air…