Début de la « promenade architecturale », le hall d'entrée de la maison La Roche surprend par son haut volume, son éclairage subtile et ses points de vue variés.
En 1923, Le Corbusier et son cousin Pierre Jeanneret mettent en chantier deux villas au fond d'une paisible impasse du quartier d'Auteuil. L'une d'elles leur a été commandée par Raoul La Roche, banquier célibataire, amateur d'art très sensible à l'esthétique moderne. À la fois résidence et galerie d'exposition de collections, la maison La Roche est l'une des premières « villas puristes » de Le Corbusier. La visiter, c'est mieux comprendre ses intentions et sa démarche et la place fondamentale qu'il occupe dans la naissance de l'architecture moderne.
La villa adopte le langage architectural propre au mouvement moderne, soit l'absence totale d'ornement, des volumes géométriques simples et des surfaces lisses largement ouvertes par des vitrages aux huisseries métalliques. En cela, Le Corbusier se nourrit des réflexions et des réalisations du Bauhaus allemand ou du mouvement De Stijl aux Pays-Bas. La maison marque cependant une démarche plus personnelle autour de ce qui deviendra rapidement les cinq point d'une architecture nouvelle et le concept de « promenade architecturale ». Le plan libre, la façade libre, la fenêtre horizontale et les pilotis sont ainsi déjà présents ici. L'enchaînement des espaces de la maison constitue par ailleurs un cheminement de contre-plongées en plongées, entre ombres et lumières, offrant des points de vue variés et changeants sur l'intérieur et l'extérieur de la maison.
À la lueur des restaurations menées récemment dans la maison, cette visite nous permettra également d'aborder d'autres aspects plus pratiques du travail de Le Corbusier comme le mobilier, l'équipement ou la polychromie. Elle sera aussi l'occasion d'évoquer un pan souvent méconnu de son œuvre, la peinture. Fondateur du Purisme avec le peintre Amédée Ozenfant, c'est ainsi qu'il était entré en contact avec Raoul La Roche.