Le grand salon de la princesse de Soubise, conçu par Germain Boffrand et peint par Charles-Joseph Natoire de l'histoire de Psyché, est sans conteste un chef d'œuvre de l'art rocaille. Photo Vincent Delaveau.
En 1700, la famille de Rohan Soubise prend possession de l'hôtel de Guise au Marais, dont l'origine remonte au Moyen âge. En une trentaine d'années, grâce aux plus grands artistes, elle en fait l'une des plus somptueuses demeures de Paris, exemplaire du faste princier et du goût rocaille raffiné.
Richement possessionnés et bien dotés par Louis XIV, François et Anne de Rohan ont d'abord pu envisager la construction d'une nouvelle cour bordée d'une colonnade digne d'un palais. L'étroitesse des liens qui unissaient la maîtresse de maison et le roi a probablement aidé. En 1732, leur fils aîné, âgé d'une soixantaine d'années, épouse une jeune veuve de quarante ans sa cadette. Ce mariage est l'occasion de renouveler complètement la décoration intérieure de leurs appartements. Boffrand, Boucher, Natoire, Van Loo et beaucoup d'autres associent leurs talents pour produire un décor exceptionnel célébrant l'amour. Notre visite s'attachera donc d'abord à évoquer ces premiers occupants et ces salons qu'ils ont occupés.
En 1808, Napoléon 1er fait acheter l'hôtel pour héberger les Archives impériales, devenues depuis nationales. Plusieurs salles et de nombreux documents permettent de faire connaissance avec cette prestigieuse institution. Vous découvrirez l'immense variété des archives. Vous verrez ainsi la machine infernale de Fieschi qui aurait dû tuer Louis-Philippe, une petite Bastille taillée dans une pierre de la forteresse, le somptueux bureau où Robespierre a peut-être passé sa dernière nuit, le plan dit de Turgot représentant Paris dans les années 1730 et de nombreux fac-similés des trésors des Archives.