La licorne en captivité, entre 1495 et 1505. New York, Metropolitan Museum of Art.

Jusqu'à la fin du Moyen âge, personne ne met en doute l'existence de la licorne. Décrite par les auteurs antiques, mentionnée dans la Bible, expliquée par les pères de l'Église, étudiée dans les bestiaires, décrite par des marins et voyageurs, la licorne a de solides arguments. D'autant que de nombreux trésors en conservent des cornes. Au fil des siècles, un discours détaillé se met en place autour de la licorne. Rapide et farouche, elle ne se laisse capturer qu'avec l'aide d'une vierge ; sa corne est un antipoison efficace. Une symbolique riche liée notamment à sa blancheur l'associe tantôt au Christ ou à Marie mais aussi à l'amour courtois.

Le mythe est si bien installé qu'il faudra trois siècles, jusqu'au XIX^e, pour le déconstruire péniblement, faire sortir la licorne du champ de la zoologie et de la pharmacopée et la cantonner aux domaines de l'art et de la poésie, ce qui est déjà beaucoup pour un animal qui n'a jamais existé.

Les œuvres présentées au fil de cette conférence sont en majorité issues des collections de deux grands musées américains : le Metropolitan Museum à New York et la National Gallery of Art à Washington. Peintures, gravures, tapisseries, pièces d'orfèvrerie ou céramiques, toutes d'une remarquable qualité, illustrent, de l'Antiquité à nos jours, les nombreux aspects d'un animal fascinant.