Auguste Labouret, Mosaïque de la façade du restaurant Prunier, 1925. Photo Vincent Delaveau.
Héritage de l'Antiquité grecque et romaine puis de l'art byzantin, la mosaïque suscite un certain intérêt en France à partir des dernières années du XVIIIe siècle. Les campagnes de Bonaparte en Italie n'y sont sans doute pas pour rien. En 1800 est fondée à Paris une école de mosaïque sous la direction de Francesco Belloni, arrivé de Rome trois ans plus tôt. De ses ateliers sortent des mosaïques de sols et des décors pour meubles, plus petits et plus minutieux.
Il faut cependant attendre les années 1840 pour que les architectes adoptent la mosaïque. Elle permet de savantes références archéologiques et constitue une bonne réponse au désir de polychromie. Si Visconti et Duban font partie des pionniers dans ce domaine, c'est Charles Garnier qui donne une ampleur inédite à l'usage de la mosaïque aux sols, aux plafonds et aux voûtes du nouvel opéra. Les recherches menées à l'occasion du chantier permettent une réduction drastique des coûts. Ce chantier très médiatisé offre par ailleurs une extraordinaire publicité à la mosaïque. Les trois dernières décennies du XIXe siècle sont une période de gloire. Passages couverts, grands magasins, banques, églises... les programmes, toujours plus ambitieux, sont d'une extraordinaire variété.
Depuis, la mode de la mosaïque n'a jamais vraiment cessé. Des devantures de boutiques ou de restaurants art déco aux compositions contemporaines des stations de métro ou de RER, la suite de ce parcours virtuel illustre l'inventivité sans cesse renouvelée des artistes et des artisans.