Les Tuileries, un palais disparu, un jardin de statues
Du Carrousel à la Concorde, de la Renaissance à nos jours, le jardin des Tuileries est un extraordinaire palimpseste, racontant tout à la fois l'histoire des jardins, de la sculpture et de la France. Rien que ça !
En 1563, Catherine de Médicis entreprend la construction d'une nouvelle résidence hors des murs de la ville, prolongée par de vastes jardins. Ce château encore modeste est appelé à un brillant avenir : agrandi considérablement au fil des siècles, il est, de 1789 à 1870, la résidence de tous les souverains qui se sont succédés sur le trône.
Bien que disparu dans les flammes en 1871, le palais des Tuileries a profondément marqué l'espace parisien, du Louvre à la Défense. Le jardin, qui lui a survécu, îlot de calme et de verdure au centre de la ville, offre une passionnante leçon d’histoire des jardins. Si les vergers et la grotte de Catherine de Médicis et les mûriers d’Henri IV ne demeurent que par le souvenir, les différents espaces du jardin évoquent son histoire mouvementée. À l'est, le Grand Carré, dessiné par Le Nôtre, demeure coupé par un ah-ah, matérialisant la limite du jardin réservé de Louis-Philippe. Les statues provenant de différents parcs royaux, ainsi que deux curieux exèdres rappellent les projets ambitieux de la Révolution pour les Tuileries.
Dans le cadre de l’opération « Grand Louvre », le jardin a fait l’objet d’importants travaux de restauration depuis une quinzaine d'années. L’écriture contemporaine des paysagistes Pascal Cribier et Louis Bénèch cohabite habilement avec les grands moments de son histoire. Dans la continuité du musée de plein air créé par la Révolution, la promenade dans les bosquets est ponctuée par les oeuvres de sculpteurs du XXe siècle : Rodin, Giacometti, Moore, Dubuffet...