Ce portrait de Sarah Bernhardt peint par Georges Clairin en 1876 exprime avec faste et raffinement l'apparition de la notion de star dans le paysage du théâtre parisien. Il est aujourd'hui lui-même l'une des stars du Petit Palais. Photo Paris musées.
Depuis quelques années, le Petit Palais mène une enthousiasmante politique de mise en valeur de ses collections permanentes. Le développement des espaces d'exposition, la réorganisation de l'accrochage et la rotation des œuvres permettent de mieux appréhender la richesse de son fonds. Cette visite se propose d'aborder ces collections à travers l'art du portrait, particulièrement bien représenté ici.
Comme le paysage ou la nature morte, le genre du portrait, issu de la peinture religieuse, prend son indépendance à la Renaissance, en Italie, en Flandres et rapidement partout en Europe. Mal placé dans la hiérarchie des genres, le portrait a néanmoins toujours eu beaucoup de succès, d'abord auprès des souverains et de l'aristocratie puis de la bourgreoisie en mal de reconnaissance sociale. Les artistes ont de leur côté tout à y gagner : notoriété et revenus confortables.
Hormis un très rare autoportrait en pied de Rembrandt, la période la mieux représentée dans les collections du Petit Palais court des années 1830 aux années 1920. Cette sélection de peintures et de sculptures montre l'évolution en un siècle de la clientèle, des intentions et des formules. Le format, le cadrage, la pose, le fond, la ressemblance physique ou psychologique, le lien avec le spectateur, la touche sont autant d'éléments sur lesquels les artistes jouent avec toujours plus d'audace. En témoignent notamment ici les œuvres de Courbet, Carpeaux, Carolus-Duran, Renoir, Tissot, Desvallières, Vuillard, Bonnard et bien d'autres.